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Rupture de communication, conflits, négociation à préparer. Qui n’a pas connu de tels moments dans sa vie et qui n’en connaîtra pas? Dans ces moments, pas toujours agréables, les positions de perception sont une aide appréciable.

Aux origines.

Les positions de perception viennent de la PNL et plus particulièrement de Robert Dilts. L’approche consiste à explorer les points de vue différents des personnes impliquées dans un échange passé ou futur. Pour les explorer de manière utile on va combiner l’empathie et la gestion de l’espace.

Les positions.

Il existe trois positions de base :

  • moi (ou l’ego) qui symbolise mon point de vue face à la situation, dans le contexte donné. C’est bien sûr la position la plus simple à adopter, puisque c’est la notre. Nous sommes pleinement et facilement dans le rôle.
  • l’autre (ou l’alter) qui symbolise le point de vue de l’autre (par exemple votre patron, votre conjoint, votre associé etc.). C’est le point de vue de l’autre face à la situation et dans le contexte donné. C’est une position qui demande plus d’efforts car je dois me mettre à la place de l’autre, dans ses souliers et ainsi voir les choses différemment.
  • le méta (ou observateur) qui symbolise le point de vue d’un tiers en position d’observateur (par exemple le témoin de l’entretien). C’est un point de vue qui voit les choses avec recul, neutralité et qui est capable de prendre en compte les deux points de vue précédents. C’est un point de vue avisé qui a vu et entendu.

Le rôle de l’empathie.

Empathie: exploration n’est pas sympathie.

On sait qu’on peut sommairement définir l’empathie comme la capacité  se mettre temporairement à la place de l’autre. Cette projection temporaire dans l’autre permet de mieux comprendre son point de vue, de l’envisager. En PNL, on dit qu’on est capable de mieux appréhender la carte du monde de l’autre, c’est-à-dire sa manière de percevoir le monde, à travers ses propres filtres, ses expériences et ses valeurs.

Rappelons qu’il s’agit d’envisager le point de vue de l’autre, pas de l’adopter.

Associé/dissocié.

Pour pratiquer utilement l’empathie, on utilise les notions d’association et de dissociation. Les deux notions sont liées d’une part à une stratégie de confort et une stratégie d’efficacité. Le tableau suivant donne les détails nécessaires à la compréhension des deux notions.

Associé Dissocié
Vis à vis de l’expérience je suis plongé dans la situation je suis en dehors, avec du recul.
Rôle acteur spectateur
Dans la représentation je vois ce qui m’entoure mais je ne peux pas  voir mon visage, ni mon dos je me vois ou pas selon le contexte, si je me vois, je peux me voir entièrement
Implication j’adhère pleinement j’ai pris de la distance
Stratégie de confort on s’associe à ce qui est agréable on se dissocie de ce qui est désagréable
Stratégie d’efficacité on s’associe pour ressentir pleinement on se dissocie pour réfléchir pleinement

On est donc associé dans les positions « MOI » et « AUTRE » et dissocié dans la position « META ».

Les perceptions : un chemin à parcourir.

Pour revoir la situation passée ou préparer la situation future, nous entreprenons un voyage dans les trois positions. Ce cheminement dans l’espace est important car il crée des marquages et des ancrages et facilite l’empathie. Nous allons passer par des étapes précises.

Organiser l’espace.

On pose donc sur un espace les trois positions, symbolisées par des feuilles de papier avec les mentions « MOI », « AUTRE », « META ». Idéalement on les pose dans la même configuration que la réalité par exemple au sol, sur une table, sur des chaises etc..

Voyager dans les positions.

  • La première position à explorer est celle du « MOI ». En tant que « MOI » je vais donc m’adresser à l’autre, lui délivrer mon message avec le ton et les gestes adoptés ou prévus d’adopter.
  • La deuxième position à explorer est celle de « AUTRE ». Il est nécessaire de prendre le temps d’entrer dans sa peau, de se prendre totalement pour lui/elle. C’est un travail d’acteur puisque nous sommes associés. Il est donc utile de dire « je suis…. », de se nommer par le nom de l’autre. Cette position va verbaliser comment elle reçoit le message dans sa totalité, comment elle se sent, ce qu’elle ressent. Il est indispensable de le verbaliser à haute voix, pour que la position META puisse entendre ce qui est exprimé.
  • La troisième position est le « META ». Rappelons que c’est un observateur averti qui a vu et entendu les deux points de vue, avec de la distance (nous sommes dissociés dans ce rôle). Il peut alors rendre compte de ses observations et éventuellement conseiller des ajustements, des conseils, des suggestions.
  • On peut alors reprendre la ronde et repartir en position « MOI » avec un message ajusté, puis en position « AUTRE » pour ressentir etc…

La ronde se poursuit jusqu’au moment où je suis  convaincu de l’efficacité de mon message dans le contexte donné.

Conseils d’usage.

  • Pour débuter, le mieux est d’utiliser la pratique avec un tiers qui va vous aider à faire le parcours, évaluer que vous êtes bien dans la position et associé ou dissocié. Ensuite avec la pratique et l’habitude on peut le faire seul.
  • Prenez le temps de faire un sas de décontamination entre chaque passage d’une perception à l’autre, pour ôter les habits de la perception précédente. Vous jouer les trois rôles !
  • Parfois utile en action (par exemple en négociation) on peut difficilement utiliser des papiers ou bouger dans l’espace. Dans ce cas on peut utiliser l’espace ou des objets devant soi. Ainsi le stylo est moi, le cahier est l’autre et le trombone l’observateur. On peut aussi utiliser la position : droit c’est moi, en avant c’est l’autre, en recul c’est le méta. On peut utiliser son visage aussi et la gestuelle habituelle par exemple l’oreille droite est moi, la gauche est l’autre, les deux mains sur le visage le méta. A vous d’imaginer les multiples possibilités.

Maintenant à vous de jouer, car en fait c’est un jeu de rôles qui permet d’être plus clair, plus ouvert à autrui, plus précis et plus dans la coopération.