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parties-de-puzzle-14089536Cette phrase latine est la devise du héros de « l’Œuvre au Noir » de Marguerite Yourcenar, Zénon. Elle résume le concept de modèle des parties, qui est pourtant très multiple lui aussi. Sommairement, notre personnalité présente différentes facettes tout en restant unique et intègre. En PNL,  nous sommes dans le modèle des parties chaque fois que nous hésitons, que nous sommes face à un choix, parfois cornélien, heureusement pas toujours.

Devise philosophique et observation psychologique.

« Unus sum et multi in me » peut se traduire par « un (et indivisible) je suis et des multitudes sont en moi ». La phrase est attribuée à Zénon d’Elée, un disciple de Parménide, connu pour ces paradoxes sur le mouvement. Pour Zénon le monde est continu, la divisibilité ne sert qu’à l’analyse et ne reflète pas le réel, les parties sont des apparences. Aristote lui répond, plus tard que si « l’un en soi est indivisible, rien n’existera ». Aristote n’avait pas tort. Toutefois le but de Zénon était de créer des paradoxes pour expliquer et comprendre les enseignements de Parménide, qui concernaient le mouvement et ne visait pas à expliquer l’homme.

Très tôt donc les approches philosophiques et psychologiques observent puis admettent que notre esprit est semblable à une scène de théâtre où des parties entrent et sortent, discutent, s’affrontent et se confondent. La psychanalyse a aussi son modèle des parties avec le moi, le surmoi, le ça. L’analyse transactionnelle distingue aussi les états du moi, enfant, adulte et parent. Issue de l’analyse transactionnelle, la « process comm » définit aussi 5 parties de la personnalité, c’est-à-dire « un ensemble cohérent de comportements verbaux et non verbaux que nous utilisons lorsque nous sommes en situation de communication. ». Cessons-là les exemples qui sont multiples !

Le modèle des parties en P.N.L.

Des parties et des postulats.

Une partie est un élément de notre personnalité qui se distingue des autres par une unité de comportements, de perceptions, d’interprétations, d’attitudes. Une partie se distingue donc des autres et possède une autonomie, une spécificité. Les parties sont toujours présentes mais pas toujours actives (on aurait un encombrement), elles entrent en scène selon le contexte. Elles prennent alors le contrôle exécutif de nos comportements.

En P.N.L., certains postulats régissent le modèle des parties, rappelons-les :

  • Le comportement adopté (faire la sieste) et observé n’est pas la partie, mais l’expression de la partie
  • Les parties ont une intention positive pour nous (me reposer), elles cherchent notre bien (une bonne santé), c’est même leur raison d’être
  • Les parties sont très attachées à leur fonction positive (« je ne peux pas me passer de ma sieste »),
  • Plusieurs comportements peuvent satisfaire la fonction positive (se coucher plus tôt, faire des micro-repos).

Il convient de rajouter qu’une intention positive peut ne pas être appropriée dans un contexte et produire des comportements avec des dommages collatéraux. Donc les parties ont intérêt à prendre en compte l’écologie globale de la personnalité.

C’est dans les cas de conflits internes ou d’hésitation permanente que le modèle des parties devient très utile.

Comment concilier les parties ?

Il existe plusieurs techniques pour aider à concilier les parties dans une perspective d’unité d’action et de cohérence dans le confort. On en utilise surtout trois :

  1. Le recadrage en 6 points est utile quand on veut faire mais on ne peut pas, ou quand on veut arrêter un comportement mais que l’on n’y arrive pas. Cette technique agit sur les comportements.
  2. Le squash visuel cherche a rétablir l’harmonie entre des parties qui sont en conflit de valeurs. Le squash va aider à trouver un cadre commun.
  3. La négociation entre parties traite un conflit de territoire des parties, elles veulent occuper le terrain en même temps et se gênent mutuellement et contrarient l’UN. La négociation favorise l’action cohérente, le respect mutuel des parties et la saine gestion des territoires.

Au risque de la personnalité multiple.

Le modèle des parties et syndrome de la personnalité multiple ?

Est-ce que le modèle des parties est une explication de la P.N.L. du syndrome de personnalité multiple. C’est une question parfois abordée. La réponse est non, et c’est un non catégorique.

Comme son nom l’indique, une personnalité multiple ce sont plusieurs personnalités (et pas des parties) qui partagent un même corps. Chaque personnalité a son propre système de parties et chaque personnalité prend alternativement le contrôle de la personne. Le propre du SPM (syndrome de la personnalité multiple) est le cloisonnement, chaque personnalité n’a pas connaissance de l’autre et n’a pas de mémoire de l’autre, de ses actions et finalités. Au contraire dans le modèle des parties la personne a conscience (plus ou moins) des intentions et actions de chaque partie et il n’existe pas de cloisonnement des parties. Virginia Satir évoque même le « parlement des parties », illustration du débat démocratique interne de notre personnalité.

Le SPM s’est multiplié à la suite de la sortie de l’ouvrage en 1973, Sybil, histoire d’une femme possédant seize personnalités. Un film (avec Sally Field) connait ensuite le succès et se multiplient alors les références aux parties multiples et les diagnostics vont croissant. Le syndrome entre même dans le DSM (répertoire des troubles mentaux). Une partie des psychiatres pense qu’il s’agit d’un faux syndrome.

Aux marges de la schizophrénie ?

Le modèle des parties n’est pas non plus une aide ou une forme d’explication de la schizophrénie, qui est une maladie mentale, demandant un traitement chimique et un suivi permanent par des spécialistes.

Pour en savoir plus: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/schizophrenie

En résumé.

Notre personnalité est riche de multiples parties qui se partagent notre contrôle exécutif, parfois sans encombre, parfois en générant des conflits internes ou des blocages. La P.N.L. aide à les surmonter, dans le double respect de la multitude et de l’unité.